La littérature du 19e siècle

La littérature du 19e siècle eLa littérature du 19 siècle I. Contexte socio-politique 1. La Première République 2. Le Consulat 3. Le Premier Empire 4. Les Restaurations 5. La Monarchie de Juillet 6. La Deuxième République 7. Le Second Empire 8. Le Gouvernement de la Défense Nationale 9. La Commune 10. La Troisième République II. Courants Principaux 1. Romantisme 2. Réalisme 3. Naturalisme 4. Symbolisme Romantisme 1. Définition 1) Le Romantisme est un ensemble de mouvements intellectuels et artistiques qui se edéveloppent dans la première moitié du 19 siècle. Il s’affirme par opposition le classicisme; le romantisme est avant tout une manière de sentir, une forme permanente de sensibilité et d’une expression du sentiment. 2) Le Romantisme n’est pas une école mais un courant de sensibilité et de pensée qui a influencé l’art et la culture de toute l’Europe. C’est en tant que tel que le romantisme a marqué la création littéraire, que ce soit en Allemagne; en Angleterre; en France ou en Italie. 3) Courant littéraire, culturel et artistique européen dont les premières manifestations, en eAllemagne et en Angleterre, datent de la fin du 18 siècle. Il se manifeste en France et en Italie, mais aussi en Espagne, au Portugal, etc. Le romantisme valorise l’expression profonde des sentiments personnels. 2. Origines 1) Facteurs extérieurs : allemand et anglais 2) Facteurs intérieurs : --- sur le plan philosophique et théorique : Jean-Jacques Rousseau --- sur le plan socio-politique : la Révolution, les Restaurations, l’Empire e On voit réapparaître les idées au début du 19 siècle avec l’œuvre de Chateaubriand. Ses œuvres : Atala(1801), René(1805), Le Génie du christianisme(1802). On place le début du romantisme en 1802, qui date de parution des Méditations Poétiques de Lamartine. 3. Caractéristiques 1) L’esprit de révolte (contre la féodalité; contre le culte de Dieu; contre le classicisme, contre la raison ou rationalisme; contre la société). 2) L’exaltation du moi (l’importance de l’individu, exaltation des sentiments humains) 3) L’aspiration au monde idéal (dans l’imagination, on peut trouver le monde réel, et le monde heureux) 4) Le recours à l’imagination 5) La richesse de références mythologiques et médiévales 6) L’amour de la nature, de l’exotisme 4. Principaux représentants 1) Madame de Staël : le roman, Delphine, Corinne; les œuvres théoriques, De la littérature, De l’Allemagne 2) Chateaubriand : Essai sur les révolutions; Le Génie du Christianisme; René; Atala; Les Mémoires d’outre-tombe 3) Hugo, chef du mouvement romantique, ses romans célèbres : Recueil de poème, Les Feuilles d’automne, Les chants du crépuscule, Les voix intérieures, Les rayons et les ombres, Les contemplations, Les châtiments; Roman, Les Misérables, Notre Dame de Paris, Les travailleurs de la mer; Théâtre, Cromwell (dont la préface est considérée comme le manifeste du romantisme. Hugo y exige l’abolition des règles classiques, la liberté de l’imagination, l’union du ‘sublime’ et du ‘grotesque’). 4) Alphonse de Lamartine : poème --- Le Lac dans Méditations Poétiques Le Réalisme 1. Définition 1) En un sens large : c’est un mouvement dominant littéraire et artistique de la seconde emoitié du 19 siècle qui privilège la représentation exacte et non idéalisée de la nature et des hommes. 2) En un sens étroit : le mot désigne une école littéraire conduite par Chamfleury qui, en 1850, prône la vérité dans la représentation de la vie, en s’opposant aux illustions et aux excès du romantisme. Chronologiquement, ce mouvement précède le naturalisme. 2. Origines 1) Les influences --- de la doctrine platonicienne selon laquelle les apparences sensibles et les êtres individuels ne sont que le reflet des véritables réalités, des idées --- des philosophes et des savants de l’époque : A. le positivisme d’Auguste Comte : la réalité est basé sur les faits observés. B. Taine : toute action humaine s’explique par la race, le moment et le milieu 2) L’évolution Le Réalisme apparaît après la révolution française de 1848, Autour de Courbet est né un mouvement que vont développer des critiques, comme Duranty, fondateur de la revue Le Réalisme (1856-1857) et Champfleury, et des écrivains comme les Concourts et Flaubert. Gustave Courbet, personnalité majeure du réalisme, adopte ce terme en 1855 pour désigner la peinture française issue de la révolution de 1848. Ce vourant qui va s’étendre sur toute l’Europe se prolongera jusqu’à la fin du siècle. En peinture, ce mouvement dura de 1850 à 1885. Ce mouvement français a fortement inspiré les peintres réalistes américains et les impressionnistes par sa philosophie. L’école de Barbizon en est l’héritière directe. 3. Caractéristiques 1) une réaction contre les excès du romantisme et du Néoclassicisme 2) un souci d’objectivité 3) un souci de documentation scrupuleuse 4) une représentation du monde réel 5) un réalisme assorti d’une vision subjective 6) liaison entre romantisme et réalisme 4. Les représentants 1) Stendhal : Le Rouge et le Noir, La Chartreuse de Parme 2) Balzac : La Comédie Humaine (trois étapes de création) A. la première étape : Eugénie Grandet, Le Père Goriot B. la deuxième étape : Illusions perdues C. la troisième étape : Les Paysans, La Cousine Bette 3) Flaubert : Madame Bovary, L’Éducation sentimentale Symbolisme 1. Origines 1) Substrat théorique A. la pensée de Schopenhauer, philosophe pessimiste allemand B. L’Art Poétique de Verlaine (la musique devant tout) C. La manifeste du symbolisme de Jean Moréas publié dans le Figaro en 1886 2) Substrats historiques Le mouvement, amorce au milieu du siècle; se développe autour des années 80, et touche non seulement la poésie, mais aussi le théâtre. Héritier de la poétique baudelairienne, il comprend, outre Verlaine et Rimbaud qui lui donnent son impulsion, Mallarmé et des auteurs comme Jules Laforge ou Charles Cros. Ils entretiennent des rapports étroits avec le décadentisme. Les premiers recueils de Verlaine adoptent une esthétique de la suggestion contre toute représentation réaliste du Moi et du monde. La liberté formelle adoptée ensuite témoigne d’un esprit libertaire proche de celui de l’impressionnisme musical et pictural. Le ‘Maître’, Mallarmé, d’abord inspiré par Baudelaire et par l’esthétique parnassienne, porte à l’extrême leurs exigences de perfection et d’absolu. Selon lui, la mission du poète est de faire figurer l’absolu des choses. L’acte poétique est la merveille de transposer un fait de nature en sa presque disparition vibratoire selon le jeu de la parole, jusqu’aux limites de la page blache et du silence. Apès la réaction parnassienne, le symbolisme a révolutionné l’idée même qu’on se fait de la poésie et du fonctionnnement du langage : son influence s’exerce encore sur la poésie contemporaine. 2. Définition e Le symbolisme est un mouvement littéraire et artistique de la fin du 19 siècle qui se constitue principalement en réaction contre le naturalisme et la poésie parnassienne. 3. Caractéristiques 1) place dominante du moi (sentiment individuel) 2) évasion dans le rêve 3) goût du mystère 4) insistance sur la musicalité (sur le rythme, héritier de la forme esthétique du classicisme) 5) correspondance de sens (cinq sensations) 6) voyance 4. Représentants principaux 1) Charles Baudelaire, roi des poètes : Correspondances – Les Fleurs du mal, Le Spleen de Paris. 2) Paul Verlaine : Les romances sans paroles 3) Mallarmé : L’apès-midi d’un faune 4) Rimbaud : Le Bateau ivre, une saison en enfer Le Naturalisme 1. Définition 1) Théorie selon laquelle la littérature se doit de dépeindre la nature et ses réalités et non de la rêve ou de l’interpréter. Émile Zola est le théoricien du naturalisme littéraire. e2) Mouvement littéraire de la fin du 19 siècle, né dans le prolongement du réalisme, connut son apogée dans les années 80 avec les grands romans de Zola; le naturalisme s’attache à représenter la réalité en appliquant à l’observation des phénomènes sociaux selon les principes des sciences expérimentales. 3) Courant artistique et littéraire qui se propose de reproduire très exactement la nature, en refusant toute idéalisation du réel, et en valorisant tous les aspects, même ceux qui sont, à tort selon lui, réputés vils. (Le naturalisme s’est fait reprocher une complaisance dans le sordide, mais c’était par refus de laisser de côté certains aspects de la vie sociale.) 2. Origines Le mouvement, amorcé vers 1860 par les frères Concourt est ensuite théorisé par Zola. Des réunions dans sa maison à Médan naît un recueil collectif de nouvelles, Les Soirées de Médan, auquel participent entre autres, Huy Sman, Maupassant, avec Boule de suif. La mouvelle école influencera Jules Vallés, Alphonse Daudet. Ce mouvement inspirée par 1) le positivisme : on veut démontrer certains principes positivistes – la loi de l’hérédité, l’influence du milieu social. 2) La théorie de Claude Bernard : Introduction à l’étude de la médecine expérimentale (对实验医学研究的介绍) sont plutôt hérétique. Observation, hypothèse, confirmation, infirmation, ce sont les principes de la physiologie. 3. Caractéristiques 1) la littérature expérimentale 2) l’observation scrupuleuse des faits 3) l’impersonnalité du narrateur 4) la peinture des milieux les plus sordides de la société française 5) le langage populaire 4. Les Principaux Représentants 1) Emile Zola : Thérèse Roquin, Rougon-Macquart 2) Guy de Maupassant : Mademoiselle fifi, Bel-Ami Conclusion eLe 20 siècle, c’est un siècle complexe qui se caractérise par son extrême instabilité politique – sans compter le bref épisode des Cents Jours et la Commune de Paris, la France a connu sept régimes : le Consulat, l’Empire, la Restauration, la Monarchie de Juillet, la Seconde République, le Second Empire et la Troisième République – et par la prolifération et la diversité en littérature : du Romantisme au Réalisme, du Réalisme au Symbolisme. Il n’est pas facile d’assigner des dates précises à ces courants littéraires. Mais on peut situer approximativement le romantisme triomphant sous la Restauration et la Troisième République, quitte à admettre leur enchevêtrement, ce qui provoque souvent des échanges féconds. Le romantisme en un premier temps est royaliste et religieux, parce que, poussé par l’esprit de révolte, l’angoisse et la passion pour le passé, il croit d’abord découvrir son mal dans les bouleversements politiques, Chateaubriand l’incarne. Puis, déçu par un pouvoir qui se montre de plus en plus oppressif et étouffant, le romantisme change d’idéologie et reflète un libéralisme à la Rousseau et un humanisme lyrique. Hugo se fait le champion de cette nouvelle tendance. Enfin, le capitalisme commercial aggrave la désespérante réalité de la vie ouvrière et engendre une pensée ‘sociale’, d’où la naissance d’un romantisme politique : George Sand prend la défense des humbles; Eugène Sue connaît un grand succès, pour avoir dépeint la couche des plus basses de la population dans les Mystères de Paris. Le Second Empire s’installe en position forte, la vie des ouvriers se fait plus inhumaine. La littérature réagit contradictoirement. Théphile Gautier se désolidarise totalement de la vie sociale en prêchant ‘l’art pour l’art’, doctrine adoptée par les Parnassiens, dont le chef est Leconte de Lisle. Mais les écrivains, conscients du bouleversement social, cherchent à comprendre et à décrire tout ce qu’ils voient, et ils poussent la littérature au réalisme ou au naturalisme. Le réalisme pénètre tous les genres, mais son domaine d’élection est le roman. Après 1870, ce réalisme devient le naturalisme, qui triomphe au théâtre et dans les romans de Zola, qui définit son art : la nature vue à travers un tempérament. Vers 1880, et parallèlement au développement du natruralisme, on assiste à une renaissance poétique avec le symbolisme. Pour les poètes de cette école, l’observation du réel n’offre pas à l’esprit des perspectives illimitées, et le roman naturaliste tourne souvent au document ou au reportage, et on se lasse même de la beauté parnassienne, froide comme le marbre. Baudelaire avait ouvert la voie au symbolisme. Mais les plus illustres, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud et Mallarmé, avaient terminé leur carrière lorsque le nom de symbolisme fut inventé par Moréas en 1886. Le symbolisme réunit vers 1885 surtout les jeunes poètes désireux de sortir de l’ornière parnassienne et de l’élancer dans l’aventure poétique à la conquête du suprême enchantement. eLe 19 siècle historique a connu l’évolution du socialisme utopique au socialisme scientifique. Mais, malheureusement, la littérature bourgeoise n’a pas suffisamment tenu compte de cette évolution.